Dans le Bois du Montevillars, à cheval sur les communes de Laire et de Montbéliard, on observe des galets siliceux et de grès atteignant parfois 30 à 40 cm, emballés dans un limon argileux rougeâtre. Ces éléments, bien visibles le long des travaux de la LGV, constituent d’anciennes alluvions.
On retrouve ces mêmes alluvions sur les Hauts de Sainte Suzanne lors de la construction du nouveau lotissement.
Le long de la vallée de la Lizaine, on observe des placages discontinus d’alluvions anciennes où se mêlent des éléments d’origine vosgienne. On peut suivre ces dépôts des Bassins de Champagney jusqu’à Montbéliard, où ils sont bien visibles dans un champ situé derrière le magasin Cora. Ces alluvions, disposées en terrasses, montrent des galets siliceux de taille centimétrique.
La vallée actuelle de la Lizaine renferme des galets et des sables à éléments siliceux surmontés par des limons argileux.
Tous ces matériaux ont été transportés puis déposés par un cours d’eau au cours du Quaternaire. Comment peut-on expliquer la présence d’alluvions anciennes dans le Bois de Montevillars situés à plus de 100 m au-dessus de la plaine actuelle de la Lizaine ? de terrasses alluviales situées à 30 m au-dessus du cours actuel de la Lizaine ?
Au point de vue géologique, Laire se situe sur les plateaux et les collines pré-jurassiennes, à proximité des Vosges comtoises plus au Nord.
A Partir de la fin du Miocène la région présentait un drainage des Vosges vers le Sud, c’est-à-dire les eaux s’écoulaient, selon la ligne de plus grande pente, des Vosges vers la région de Montbéliard.
La fonte des glaciers, qui recouvraient les Vosges au cours du quaternaire, charrie de grande quantité de matériaux arrachés aux reliefs et des galets siliceux, de grès vosgien, mélangés à des argiles, viennent se déposer dans les plaines situées plus au Sud. De ces dépôts seraient issues les futures alluvions anciennes des plateaux que l’on rencontre actuellement aux environs de Laire jusqu’à Saine Suzanne.
Au cours du quaternaire, la région se soulève, si bien que les rivières se déplacent légèrement vers l’Est et s’enfoncent progressivement pour constituer des vallées plus ou moins encaissées laissant sur les plateaux avoisinant les alluvions anciennes qui n’ont pas été reprises par l’érosion.
Le Rahin s’écoule alors vers le Sud (empruntant « l’actuelle » vallée de la Lizaine) et dépose des matériaux, toujours en provenance des Vosges, qui constitueront les futures alluvions anciennes des terrasses.
La région se soulève encore ; au niveau de Champagney, le Rahin est dévié plus à l’Ouest, en direction de Lure ; la Lizaine poursuit son érosion, creuse à travers les alluvions de l’ancien Rahin pour constituer des terrasses et dépose ses propres alluvions : les alluvions récentes des vallées.
Ainsi, le soulèvement progressif de la région au cours du quaternaire (on parle de néotectonique) explique l’existence d’alluvions anciennes sur des plateaux situés à plus de 100 m au-dessus de la plaine de la Lizaine actuelle et la présence de terrasses emboîtées le long de la Lizaine actuelle.