Auteur : Eric JOURDAN, professeur de SVT au Lycée Charles Nodier – Dole
1- Objectifs pédagogiques :
Illustrations des thèmes :
Partie D : La Terre change en surface – Évolution des paysages : roches, eau, atmosphère, êtres vivants
Classes concernées : 5ème ou 4ème (cycle central)
2- Organisation :
2.1. Préparation de la visite :
- Localisation (voir carte)
- Niveau concerné : 5ème ; (deux classes (cinquante élèves) + quatre accompagnateurs)
- Visite des deux sites et mise au point des horaires* et du questionnaire pour les élèves.
(* les horaires de départ et d’arrivée doivent être ceux du collège pour que l’ensemble des frais soit pris en charge par l’établissement et donc gratuit pour les familles). - Réservation des visites (Grottes : Tel. 03.84.66.13.74) : s’y prendre 4 à 5 mois à l’avance, car beaucoup de classes en mai et juin.
- Réservation des cars
- Distribution des documents administratifs et du déroulement de la journée aux élèves.
- Réservation du téléphone portable du collège
2.2. Déroulement des 1/2 journées :
– 08h00 : départ de Dole
– 09h00 : arrivée au Belvédère (du Cirque du Fer à cheval ou à la Châtelaine) et schématisation par les élèves de la reculée des Planches (détermination des différents éléments du paysage).
– 09h40 : arrivée à la Cascade des Tufs (si le temps le permet)
– 10h00 : visite des grottes des Planches par l’ensemble des élèves.
– 11h00 : départ pour Dole.
– 12h00 : arrivée à Dole
2.3. Les visites :
Belvédères :
Possibilité d’observer la reculée des Planches depuis deux Belvédères : Cirque du fer à cheval ou à la Châtelaine.
Nous avons choisi le Belvédère de la Châtelaine : pour l’atteindre, un petit parcours de 500 m à pied est nécessaire.
Durant une bonne ½ heure, les élèves schématisent les éléments du paysage de la reculée des Planches.
Pour plus de commodité, répartir les élèves par classe de chaque côté du belvédère. Au bout de 15 minutes, les deux groupes changent de côté et poursuivent leur dessin du paysage.
PRÉSENTATION :
La reculée des Planches est une vallée particulière qui s’enfonce dans le rebord du premier Plateau, bordée par falaises calcaires, aux pieds desquelles sort une rivière souterraine : la Cuisance.
S’agissant d’un plateau karstique, l’eau a réussi à creuser des réseaux souterrains qui, par un phénomène de capture, ont pu absorber totalement les eaux de surface et les drainer souterrainement.
Petit à petit, ces réseaux souterrains ont provoqué des effondrements qui se font faits en reculant de la plaine vers le fond du plateau, d’où le nom de Reculée, donnée dans cette région.
La cascade des Tufs
La Petite source de la Cuisance, rivière souterraine, sort du massif calcaire, via des galeries souterraines, et forme une cascade avec de nombreuses cavités creusées dans le tuf. Cette source (comme celle de la grotte) est une exsurgence et non une résurgence, car elle a comme origine unique l’infiltration.
Cette roche sédimentaire calcaire (encore appelée travertin), a un aspect concrétionné, de couleur grise à jaunâtre. Elle se dépose au niveau des cours d’eau à petites cascades, par précipitation des carbonates activée par les turbulences et la perte en dioxyde de carbone.
Les grottes des Planches : un guide dirige la visite
La formation de cette grotte provient des eaux qui, en s’engouffrant dans les fissures du plateau jurassien, les ont agrandies progressivement grâce à leur passage répété et leur acidité due au dioxyde de carbone qu’elles contiennent.
Entrée de la grotte
Les galeries de la grotte des Planches correspondent à la partie inférieure du réseau de la Cuisance (rivière souterraine). Elle se compose de trois galeries, creusées dans un même joint de stratification.
La visite commence par une exposition de vitrines relatant l’aménagement, une collection de minéraux, la barque ayant servi aux premières explorations.
Corrosion de la roche
Les voûtes des premières galeries ont été attaquée par la corrosion : lors de la montée des eaux dans la galerie, de l’air humide chargé de dioxyde de carbone est emprisonné dans les fissures. Petit à petit, le calcaire va être dissous par l’eau acide, laissant les remarquables empreintes de la corrosion sur les voûtes
Pour accéder aux galeries inférieures, nous devons utiliser un escalier qui descend dans une galerie de forme ogivale, résultant de l’érosion d’une fissure verticale par les eaux souterraines.
L’escalier descendant dans la galerie de forme ogivale
Une galerie de forme ogivale
La galerie inférieure semi-active commence par la grande salle, nommée amphithéâtre, parcourue par la rivière souterraine (la Cuisance), une partie de l’année.
Dans cette salle, nous pouvons observer une cheminée, résultant de l’érosion par les eaux de ruissellement.
Tout en longeant la rivière souterraine le long de la galerie principale, nous pouvons contempler une stalactite (concrétion de calcite). Les concrétions sont plutôt rares dans cette grotte, du fait de la forte pression de l’eau circulant à l’intérieure des galeries.
Vue d’une cheminée
La Cuisance, rivière souterraine
Une stalactite
Un plancher stalagmitique, sur lequel se forment quelques stalagmites
Quelques rares jeunes concrétions de calcite
La galerie dite fossile (car il n’y a plus d’eau qui y circule) possède de nombreuses marmites, résultant de l’érosion mécanique de l’eau.
En effet, lorsque l’eau rencontre un obstacle, des tourbillons se créent. Sous l’action de la force centrifuge, les galets, sables transportés par l’eau sont projetés à l’extérieur, creusant petit à petit la roche. Au fur et à mesure que la marmite s’élargit, un noyau va se former au centre.
On trouve aussi parfois des canaux reliant des marmites, creusés des forts courants, entraînant des galets d’une marmite à une autre.
Vue d’une marmite
Vue d’une marmite
Vue d’un canal reliant deux marmites
La galerie fossile se termine par un dépôt d’alluvion, résultant de la diminution et de la disparition progressive de l’eau. Les premiers dépôts sont les galets, puis les sables, et enfin l’argile plus légère.
Au delà se trouve une autre galerie (non visitable), qui contient des cristaux de gypse très fragiles.
Dépôts d’argile
De temps à autre, nous rencontrons des piliers d’érosion, résultant de la jonction de deux galeries, suite à l’érosion par l’eau.
Bien que totalement à l’obscurité, la grotte est peuplée de multiples espèces animales. Ces animaux se sont adaptés à la vie cavernicole par une dépigmentation (peau dépourvue de pigment) et par une perte des yeux (ce que s’explique dans un milieu privé de lumière).
Les animaux pouvant être rencontrés dans la grotte sont soit des Insectes (moustiques, collemboles), soit des crustacés comme le niphargus, petite crevette blanche de quelques centimètres, vivant dans l’eau. On trouve aussi des araignées, ainsi que leur cocon suspendu à la voûte.
Un pilier
Cette grotte est encore peuplée par quelques chauves-souris (que nous pouvons observer dans une cheminée). Ces mammifères passent l’hiver en essaim où elles hiberneront au dessus des tas de guano, qui en fermentant, augmenteront légèrement la température.
D’autre part, dormant accrochées par les pattes arrières à la voûte, les chauves-sauris projettent leur urine acide contre la voûte, décomposant petit à petit le calcaire.
Une chauve-souris
La visite s’achève par le site archéologique, d’où d’importants vestiges de l’âge du bronze et du Néolithique ont été découverts.
Sortie de la Cuisance