Croix du Dan – Poligny
Objets géologiques
Vue d’ensemble : la Croix du Dan | |
Belvédère : vue sur Poligny | |
Belvédère : vue sur le relief bordier constitué de calcaire compact du Bathonien | |
Affleurement : Falaise calcaire compact du Bathonien de la Croix du Dan | |
Affleurement : Calcaire compact fissuré laissant place à la végétation |
Fiche de localisation du site
Département : Jura |
Commune : Poligny (39600) |
Lieu dit : Croix du Dan |
Coordonnées GPS
46.82929693370704 : 5.708399266004562 Altitude : Z: 510 m |
Carte I.G.N. 1/25000
Carte Arbois/Salins-les-Bains – 3325OT |
Carte Géologique 1/50000
POLIGNY |
Accès : A partir de Poligny, prendre la D905 (anciennement RN5), puis la D83, puis la D68 et ensuite la D256 en direction de Barretaine. Bien avant le village de Barretaine, une intersection où le Belvédère de la Croix du Dan est signalé. Stationnement : Petit parking disponible à 500m du Belvédère. Sécurité : Prévoir de bonnes chaussres de marche. |
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Pistes pédagogiques
Objectifs pédagogiques :
Classe concernée : 5ème
Illustrations des thèmes : Géologie externe – Evolution des paysages
Les roches, constituant le sous-sol, subissent à la surface de la Terre une érosion dont l’eau est le principal agent.
Les roches résistent plus ou moins à l’action de l’eau.
Le modelé actuel du paysage résulte de l’action de l’eau sur les roches, du transport des particules et de leur accumulation et de leur accumulation sur place.
La sédimentation correspond essentiellement au dépôt de particules issues de l’érosion.
Les sédiments sont à l’origine des roches sédimentaires.
Les roches sédimentaires peuvent contenir des fossiles : traces ou restes d’organismes ayant vécu dans le passé.
Les observations faites dans les milieux actuels, transposées aux phénomènes du passé, permettent de reconstituer certains éléments des paysages anciens
Les roches sédimentaires sont donc des archives des paysages anciens.
L’action de l’Homme, dans son environnement géologique, influe sur l’évolution des paysages.
L’Homme prélève dans son environnement géologique les matériaux qui lui sont nécessaires et prend en compte les conséquences de son action sur le paysage.
Localiser, représenter | Constater, observer | Manipuler |
Schématiser le paysage observé depuis le belvédère. | Identifier les éléments d’un paysage local. Identifier dans un paysage, au cours d’un travail de terrain, des manifestations actuelles ou récentes de l’érosion. Rédaction d’un texte rendant compte d’observations effectuées sur le terrain. |
Interprétation géologique
Histoire géologique :
La reculée de Poligny est une vallée particulière qui s’enfonce dans le rebord du premier Plateau, bordée par falaises calcaires, aux pieds desquelles sort une rivière souterraine : la Glantine.
S’agissant d’un plateau karstique, l’eau a réussi à creuser des réseaux souterrains qui, par un phénomène de capture, ont pu absorber totalement les eaux de surface et les drainer souterrainement.
Petit à petit, ces réseaux souterrains ont provoqué des effondrements qui se font faits en reculant de la plaine vers le fond du plateau, d’où le nom de Reculée, donnée dans cette région.
Deux failles (F sur la photographie) ont permis d’abaisser un compartiment, révélant ainsi les calcaires compact du bathonien. Ce compartiment effondré se trouve à la limite entre la plaine et le plateau. Sa grande résistance à l’érosion lui a permis de rester en relief et, par la même occasion, de retarder le creusement de la reculée.
La roche fissurée est altérée par les acides dissous dans l’eau de pluie. L’alternance du gel et du dégel intensifie le phénomène. La vie s’installe lentement sous des formes rudimentaires : algues, lichens, mousses colonisent la surface des roches et contribuent à la constitution d’un sol, même très mince.
Dans les endroits où le sol a pu s’approfondir, des plantes à fleurs prennent racine. Une pelouse sèche recouvre alors la roche. Ici et là, des arbustes enrichissent le paysage.
La flore de la reculée est riche et diversifiée. La variété des sols, l’influence humaine, mais surtout l’exposition expliquent une répartition différente de la végétation sur le versant ensoleillé ou le versant à l’ombre, caractéristique des reculées jurassienne.
Sur le versant nord, les températures sont basses, l’ensoleillement est plus faible. Les feuillus laissent la place aux résineux. Épicéas, mélèzes, pins noirs plantés au début du 20ème siècle pour lutter contre l’érosion se côtoient sur ces pentes caillouteuses.
L’homme a utilisé l’exposition sud pour planter des vignes. Les températures élevées en été et en début d’automne permettent une bonne maturation du raisin. Liée à la viticulture, la plantation de robiniers (couramment appelés acacias) fournit des piquets de vigne réputés imputrescibles et du nectar aux abeilles pour fabriquer un miel au goût subtil. Au bord des falaises, de nombreuses plantes colorées poussent naturellement.
Dès l’antiquité, des voies romaines existaient entre Poligny et les villages proches du plateau : Barretaine, Plasne et Chamole. Depuis le Moyen Age, sous la protection du château comtal, les habitants du « haut », des villages du vignoble et de la proche Bresse, aux économies complémentaires, fréquentaient le marché de Poligny. il faut attendre le 18ème siècle pour voir apparaître la route des Monts de Vaux, « Route Blanche », facilitant les échanges commerciaux avec le Haut Jura et la Suisse.
Cette situation particulière, au carrefour de deux grands axes, a contribué au développement de la ville, à la réputation de son comté et de ses vins, et à l’implantation de l’Ecole Nationale d’Industrie Laitière.
Pour en savoir plus :
Guide Géologiques Régionaux du Jura – P. Chauve – Editions Masson
Compléments
Extrait de la carte géologique 1/50 000 de Poligny – B.R.G.M.